Des joueurs en commun, liés par un entraîneur iconique

À travers l’histoire des deux formations, cinq joueurs ont porté les couleurs Franciliennes et Savoyardes. Parmi eux, trois ont été entraînés par Philippe Gardent à Chambéry avant d’évoluer de nouveau sous ses ordres au sein du club de la capitale. Entraineur mythique de la formation savoyarde entre 1996 et 2012, le technicien français a hissé son club au sommet du handball français, le portant vers un titre de champion en 2001. Un sacre obtenu notamment grâce à un nom bien connu du côté du club de la capitale : Daniel Narcisse. Notre légendaire arrière gauche était alors au début de sa longue et fructueuse carrière, marquée d’un titre de joueur de l’année en 2012. Une consécration obtenue un an avant son arrivée à Paris sous les ordres de son ancien mentor à Chambéry.

S’ils n’ont pas fait partie de l’équipe championne de France en 2001, Xavier Barachet et Gabor Csaszar ont également évolué sous les ordres de Philippe Gardent avant de le retrouver sous les couleurs Rouge et Bleu. Formé à Chambéry, Barachet a été l’un des éléments majeurs de la tactique de Gardent, décrochant à deux reprises le titre de meilleur arrière droit de la saison sous ses ordres (2011, 2012). Parisien entre 2013 et 2017, l’international français aux multiples récompenses a poursuivi sa carrière au sommet au sein du club de la capitale avant de reprendre son tour de l'hexagone en signant à Saint-Raphaël. De son côté, Gabor Csaszar n’avait évolué qu’une seule saison à Chambéry, à l’occasion d’un prêt en provenance de la formation danoise de Viborg. Une courte période, mais assez pour convaincre Philippe Gardent de l’attirer quelques années plus tard lors de son passage à Paris.

En deux saisons, l’ancien demi-centre a étoffé son palmarès et a notamment pu retrouver un visage familier : celui de Zacharia N’Diaye. Après avoir évolué à Chambéry durant sept saisons, l’arrière gauche n’avait pas attendu l’arrivée de Philippe Gardent pour rejoindre Paris, dès 2010. Témoin du passage des Rouge et Bleu dans une nouvelle dimension, il prit part aux premières heures de gloire du club de la capitale. Autre grande figure au sein de l’Hexagone, c’est avec deux titres de meilleur gardien du championnat que Yann Genty a signé au Paris Saint-Germain en 2020. Sorti de six saisons en Savoie, le portier international français a poursuivi la longue tradition de gardiens d’exception que le club de la capitale a compté au fil des saisons. Enfin, seul joueur à avoir d’abord évolué à Paris avant de rejoindre Chambéry, Fahrudin Melic restera un nom singulier parmi les assidus du handball. Entre 2013 et 2016, l’ailier droit a fait trembler les filets de Coubertin à de nombreuses reprises, avant de prendre une toute autre envergure à Chambéry, où il fut élu meilleur ailier droit de la saison en 2019.

Des doubles confrontations marquantes

Malgré un avantage historique qui penche largement en faveur de nos Rouge et Bleu, les confrontations entre Parisiens et Savoyards ont régulièrement été indécises. Comme souvent, ce sont les frasques de certains joueurs qui ont permis au club de la capitale de repartir avec les deux points de la victoire.

Lors de la saison 2015/2016, deux joueurs en particulier avaient assuré le spectacle lors d’une double confrontation d’exception. Recevant Chambéry dès la cinquième journée, Paris avait pu compter sur un Mikkel Hansen impérial pour l’emporter (35-27). Auteur de 14 buts, l’international danois avait enflammé Coubertin et n’était pas en reste lors d’un match retour au cours duquel il avait trouvé le chemin des filets à neuf reprises. Cependant, une autre légende Rouge et Bleu lui avait alors porté concurrence sur la feuille de stats : Thierry Omeyer. Avec 13 parades à son actif, l’actuel président du Paris Saint-Germain Handball s’était montré décisif pour obtenir une victoire étriquée (25-30). 

La saison dernière, les hommes de Raul Gonzalez avaient livré un spectacle grandiose à domicile comme à l’extérieur. En déplacement au Phare à l’occasion de la 8e journée, Paris avait poursuivi son sans-faute (26-22) grâce aux dix arrêts d’Andreas Palicka, mais également aux dix buts de Kamil Syprzak, déjà à l’époque dans une forme dithyrambique. Une performance réitérée quelques mois plus tard à Coubertin au cours d’une rencontre bien plus enjouée, qui aura tenu les supporters en haleine jusqu’au buzzer (34-33). Au cœur d’une lutte féroce pour le titre, les Rouge et Bleu avaient pu compter sur leur force de frappe offensive, puisqu’au-delà de Kamil, Elohim Prandi (10 buts) et Luc Steins (5 buts, 13 passes) avaient également grandement contribué au festival parisien.

Les adieux à une légende sur un titre légendaire 

La rencontre entre Paris et Chambéry à Coubertin du 31 mai 2018 restera à jamais gravée dans l'histoire du club, et ce pour plusieurs raisons. D'une, le club de la capitale décrocha son cinquième titre de champion de France, le quatrième consécutif. Un sacre décroché lors de l'ultime journée grâce à une victoire contre les Savoyards (30-26), et ce, grâce à la différence de buts particulière avec Montpellier. À l'issue de la saison, le MHB possédait alors le même bilan que nos Parisiens : 22 victoires, 1 nul et 3 défaites. Un titre acquis devant un public en liesse venu en nombre pour célébrer ce titre, mais également l'immense carrière d'une des plus grandes légendes du handball français : Daniel Narcisse. À 38 ans, c'est à l'issue de ce dernier titre, et face à son ancien club, que l'international français avait tiré sa révérence. Un dernier chapitre qui n'est pas sans rappeler celui de Nikola Karabatic il y a quelques mois... 

(Crédits : Team Pics/PSG)